Voici le tract diffusé par la CFE-CGC Renault suite à la réunion CCSE du 28 mai 2020.
Paris, le 28 mai 2020.
Après les rumeurs voici venu le temps des tristes réalités, et une fois passée la déconvenue d’avoir été écartés du diagnostic, les organisations syndicales ont enfin pu avoir connaissance des conclusions de la Direction. Cette rupture dans le dialogue social usuel ne laisse rien présager de bon.
Après 10 jours de rumeurs savamment orchestrées, semant de l’anxiété chez les salariés et leurs familles, et dont on est toujours en droit de se demander à qui elles profitent en ces temps de campagne électorale, nous en sommes enfin à l’information des instances représentatives.
Cette semaine, 2 CCSE et CGR se sont tenus en 2 jours, présentant officiellement un nouveau Projet pour l’Alliance et un plan d’économies de 2Md€ issus de 4 mois de réflexions de la Direction. Soit 4 heures d’information là où en 2013, dans une situation analogue, il y avait eu 8 mois pour construire un Accord.
Nous avons bien compris que l’état de santé du Groupe Renault n’était pas bon, les erreurs stratégiques du passé ne doivent pas être reproduites. Il faut que les décisions prises soient réfléchies et partagées. L’insuffisance d’explications est flagrante de la part de la Direction Générale, aussi la CFE-CGC ne s’interdit-elle pas de réclamer une Expertise sur la situation : une analyse éclairante et ciblée, pour être efficace.
Au travers du Projet, ce qui est proposé d’appliquer aux salariés français est gigantesque, sans que l’équivalent apparaisse pour les autres territoires : 5 sites du manufacturing seraient bouleversés, les activités des opérateurs déplacées, les postes transversaux et de structure inévitablement compactés drastiquement.
Et cela pourrait n’être que la partie émergée de l’iceberg : le déploiement de la répartition des activités « leader-follower » avec Nissan et Mitsubishi aura vraisemblablement un effet encore plus important sur les effectifs d’ingénierie, logistique, fonctions support, etc.
Chaque pilule présentée est amère et l’addition est insoutenable.
La CFE-CGC n’approuve pas ce Projet. Celui-ci va à l’encontre des leçons à tirer du Covid sur la localisation des fabrications sur le territoire national et ce projet impacte indifféremment des sites en difficultés et des sites performants. Du temps est nécessaire pour étudier un tel dossier : ne peut-on imaginer d’autres scénarios ? Qu’est-il prévu pour les salariés ?
Lors des échanges avec la Direction Générale qu’elle a eus le 26 mai, en présence de notre Fédération de la Métallurgie, la CFE-CGC Renault a pu exprimer librement ses points de vue.
La CFE-CGC ne sera pas le brancardier social de ce Projet et réclamera en CCSE une expertise des décisions envisagées par la Direction pour chacun des sites.
Seule organisation représentative sur l’ensemble de ces Etablissements, la CFE-CGC sera aussi localement au côté des salariés impactés par ce Projet.
Sans approche politique, la CFE-CGC a comme préoccupations : l’Emploi des Salariés et la guérison de l’Entreprise.
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